Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’antivirus Kaspersky est devenu sulfureux. Dans une note publiée par le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques, l’Anssi préconise de trouver des alternatives aux logiciels russes. Kaspersky est la principale entreprise visée.
Un antivirus jouant le rôle de celui qu’il est censé combattre, c’est ce dont est suspecté l’éditeur russe Kaspersky, utilisé dans de nombreux pays de l’Union européenne. La France, l’Allemagne et l’Italie ont recommandé en début de semaine aux entreprises et aux particuliers de ne plus utiliser cet antivirus, « associé à un risque considérable d’attaques informatiques », selon l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information. L’Italie a même, ce vendredi, ouvert une enquête afin d’approfondir les alertes lancées par ses organismes de cybersécurité. Interdit aux Etats-Unis depuis 2017, Kaspersky pourrait transférer les données des utilisateurs hors de l’Union européenne, de gré mais potentiellement aussi après avoir subi lui-même une attaque informatique.
Et pour cause, les cyberattaques visant l’Ukraine peuvent faire des dommages collatéraux, à l’image de celle dont a été victime le fournisseur de réseau par satellite ViaSat, au premier jour de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février 2022. Si l’attaque visait l’armée ukrainienne, elle a également touché des internautes en France et des éoliennes en Allemagne.
En effet, l’Union européenne, aux côtés des États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Estonie, a révélé que son réseau Internet par satellite a été victime d’une cyberattaque massive commandité par le gouvernement Poutine. Cette dernière a eu lieu fin février dernier, et avait pour but de brouiller les communications de l’Ukraine et d’impacter la connexion sur tout le continent en prévision de l’invasion.